Qu'est-ce que la nomophobie? No mobile phobia!
La peur excessive d'être séparé de son téléphone mobile.
La personne se sent mal, a jusqu'à du mal à respirer et se plaint d'une sensation de vide insupportable.
On va donc aborder ici la dépendance au smartphone.
Presque tout le monde possède un smartphone.
Anecdote perso:
Je me souviens d'un moment de grande solitude, quand, dans une boutique connue de fournisseurs de smartphone, je demandais un téléphone, simple, qui, juste, téléphone...C'était au siècle dernier...au début de l'envahissement de nos quotidiens par ces petits objets devenus centraux dans nos vies modernes et connectées!
Les gens ne consultent pas un psy (ou très exceptionnellement) pour un soucis de dépendance au téléphone. Ils le font plus pour de la dépression, de l'épuisement, des conflits, des problèmes de motivation, d'anxiété, d'insomnie...
Et, au cours de la thérapie, on met à jour un problème d'addiction, tout au moins d'un trouble du comportement vis-à-vis du portable.
L'utilisation du portable n'est pas en soi le problème, c'est quand l'utilisation vient renforcer de l'anxiété et des états dépressifs que cela devient pathologique.
Quand peut-on considérer que le comportement vis-à-vis du portable est bien pathologique?
- Le portable devient un objet de rassurance.
- Il apaise.
- Evite de s'ennuyer.
- Evite la solitude.
- Dans le jargon pro il devient un objet contraphobique.
Ce n'est pas vraiment quantifiable en corrélation au temps passé sur le smartphone, c'est plus une question de développer de l'intolérance à la frustration.
Oui s'ennuyer, se sentir seul, désoeuvré c'est frustrant.
C'est même indispensable. Ressentir du vide, du manque, pousse à être créatif pour s'occuper et peut être sortir de cette léthargie.
Il est indispensable de vérifier si on arrive à l'éteindre, à le laisser et sortir sans, à le laisser quand on est en présence d'amis, de famille, du conjoint.
L'utilisation du portable est si versatile.
Si on joue à un jeu très prenant (avec circuit de la récompense) pour passer le temps et ne pas penser. C'est de l'addiction.
On y perd du contrôle sur les choix de vie.
Perdre 5 heures à jouer ou scroller pour ne plus être anxieux, ça marche. La personne se sentira mieux .
Elle culpabilisera néanmoins de n'avoir rien fait d'autre et comme dans l'addiction à un produit ce sera un cercle vicieux . Un renforcement de l'anxiété, de la culpabilité, de la procrastination et donc du mal être.
Un critère déterminant pour classer l'utilisation du portable dans une addiction, c'est l'incapacité de ne pas y avoir recours dans des situations inadéquates, comme dans toute addiction, on se retrouve face à un comportement excessif qui met, et l'addicté, et autrui en danger.
Ex: répondre à un sms au volant.
Cela altère donc le discernement, pas de recul possible et le ressenti de gratification est si intense avec le téléphone que la personne perd tout attrait pour le reste.
Comme dans une dépression.
Cet objet "magique" les gens l'emportent partout. Parfois au lit, avec des conséquences sur la qualité relationnelle de la vie d'un couple. Quelle est la valeur de l'intimité si un portable permet de discuter sur un groupe ou de chatter sur un réseau?
Cela touche aussi la perte de confiance en soi, il y a souvent, sur le long terme un sentiment de nullité de dévalorisation. L'estime de soi s'en retrouve bien altérée, comme avec la sensation de perte de soi avec un produit.
Comme avec une consommation de drogue, les circuits psychologiques et neuro cognitifs sont altérés. Le drogué l'est aussi à l'expérience, le soulagement et le plaisir, pas seulement à la molécule de son addiction.
Toute situation plaisante active le circuit cérébral de la récompense et augmente les décharges de dopamine. d'où le terme être "dopé".
Avec le smartphone, les notifications, les vibrations activent ce circuit de la récompense et comme c'est le cas avec le chien de Pavlov, cela pousse l'individu à "checker" son portable!